La première confirmation écrite de cette voie importante sera établie et baptisée ‘Voie Royale’ au 16ème siècle.
La première trace écrite de l’existence de Prades remonte à l’an 1000. Cette année-là, Richarde et Etienne, sans héritiers, légèrent à l’abbaye Sainte Foy de Conques, l’église et le fief de Prades de Ségur où s’installèrent les moines agriculteurs de cette congrégation.
En 1110, ils instaurèrent avec les seigneurs environnants une sauveté à Prades, la première en Rouergue. Les quatre croix délimitant l’espace de la sauveté sont encore en place dont une en pierre qui serait l’originale. On trouve les premières traces de l’église de Prades en ces années-là. Consacrée à Saint Jean Baptiste, elle fut vouée aussi au culte de Sainte-Foy.
Les moines de Conques furent aidés dans le maintien de l’ordre par une forte colonie templière d’agriculteurs guerriers installés à Lescure Fangel sous tutelle de la commanderie de Sainte-Eulalie-de-Cernon puis de celle des Canabières près de Salles-Curan. Au XIIIème siècle, Daudé de Prades acquit une très bonne réputation de troubadour et de… chasseur. Il rédigea un manifeste sur la technique de la chasse au faucon, spécialité dans laquelle il excellait (Roman dels auzels cassadors – Bibliothèque épiscopale de Vichy).
En 1431, le routier Rodrigue de Villandrando, venu de Salles-Curan, pilla et détruisit la cité de Prades. Il rasa l’église qui fut reconstruite à l’identique. Cependant l’origine de la chapelle de Notre-Dame-du-Bon-Secours, ne peut être donnée avec précision. Peut-être construite avant 1000 et consacrée par la suite à Sainte-Foy, fit-elle détruite elle aussi ? A-t-elle été construite en 1431 pour remplacer rapidement l’église principale ? Aucune trace écrite n’accrédite ces différentes thèses.
A cette même période, une légende raconte qu’une statue de la Vierge « aux grands bienfaits » disparut de l’église et partit se cacher dans un bosquet près d’Arvieu. Les habitants de Prades partirent à sa recherche et la ramenèrent à Prades d’où elle repartit. Entre temps, vénérée par les habitants d’Arvieu et de Canet elle était devenue Nostra Dama d’Aures (Notre Dame des Arbres). Ramenée une nouvelle fois à Prades, elle fut « relogée » à la Chapelle de Notre-Dame-du-Bon Secours où elle se trouva enfin bien et y demeura.
Un récit un peu différent prétend que les richesses accumulées dans Prades (du fait de la sauveté) et ses environs ne convenaient plus à la Vierge et qu’elle n’avait décidé d’y revenir qu’après un certain temps de pénitence des ‘Pradols’ (nom occitan des habitants du village). Ceux-ci décidèrent de lui consacrer un lieu propre et pour accomplir leur pénitence auraient bâti la chapelle de Notre Dame du Bon Secours (rien n’atteste cette version des choses).
Un autre récit reprend la même légende mais accuse nos voisins de jalousie par rapport aux bienfaits apportés par la statue et prétend même que la Vierge dans son départ de Prades, ne trouvât pas son chemin toute seule…
Plusieurs témoignages écrits prouvent que cette chapelle prit la réputation d’être un lieu de miracles « très fréquenté » et plus particulièrement celui de guérir certaines maladies des yeux. Il est avéré que des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle se détournaient régulièrement de leur itinéraire pour y effectuer une visite. Des écrits prouvent aussi que bien des Seigneurs français partant en croisade passaient par la Voie Royale et la chapelle de Prades afin de recommander leur vie et celle de leur famille à la Vierge. A ce jour, Notre-Dame-du Bon-Secours veille tout particulièrement sur les futures mamans et un pélerinage, le premier dimanche du mois de mai est consacré aux petits enfants.
Bien plus tard, trois prêtres de Prades furent victimes de la révolution française parce que jugés réfractaires. Le 27 juin 1793, Messire Jean François Bessière Bastide, confesseur de la Foi, curé de Prades, mourut dans les geôles de la prison Sainte-Catherine à Rodez. Le vicaire auxiliaire Antoine Grialou fut fusillé par un bataillon révolutionnaire du Mont Blanc cantonné à Prades le 8 décembre 1793. Le curé Alexis Séguret de Sermet mourut en détention à Bordeaux en mars 1794.
L’église de Prades fut rénovée une première fois au 19ème siècle en extérieur. Elle y perdit son clocher peigne commun dans la région pour y gagner l’actuel clocher à pointe. La réfection de l’intérieur de l’église est beaucoup plus récente, elle date de 1997.
Le monument aux morts de Prades érigé en 1921, présente la particularité de renfermer de la terre prélevée à Bois-Le-Prêtre, un des lieux de la gigantesque bataille de Verdun en 1916. Cette terre a été ramenée par une veuve de Prades qui s’est rendue sur la tombe de son mari, mort pendant cette bataille. Elle en fit don au maire et au curé de l’époque qui la déposèrent dans les fondations du Monument, enfermée dans une simple bouteille en y joignant un message attestant de sa provenance.
En 1951, la mise en eau du barrage de Pareloup donne à la commune cinq kilomètres de berge d’une magnifique étendue d’eau de plus de 1000 hectares.